L'histoire de la confrérie des charitables de Béthune (Pas-de-Calais) débute en 1188 lorsqu'une épidémie de peste dévaste la région nord de la France. Personne ne voulait plus enterrer les morts, ni soigner les malades. C'est alors que Saint-Éloi apparut en songe à Gautier de Béthune et Germon de Beuvry (commune proche de Béthune), deux maréchaux-ferrants, en leur demandant de fonder une "charité". Les deux hommes se rencontrent a la source de Quinty, endroit qui sépare les deux communes de Béthune et Beuvry, pour se raconter leur vision. Encouragés par Robert V de Béthune et sur les conseils du prieur de Saint-Pry, ils fondent la confrérie des charitables de Saint-Éloi. Leur tache consistait alors à accompagner et à enterrer les morts, sans distinction de religion, de classe sociale, et ce gracieusement. Aujourd'hui encore, les charitables poursuivent leur action d'accompagnement et viennent même en aide auprès des personnes en grande difficulté.

Les charitables n'ont jamais failli à leur devise "exactitude, union, charité". Au milieu du 19e siècle, la confrérie refuse de se soumettre à l'évêque d'Arras et devient laïque en 1853. C'est sans doute l'un des plus vieux ordres civils de France.

Habit noir à queue de pie, cravate blanche sur rabat bleu, bicorne et gants blancs, difficile de manquer les charitables à Béthune, alors qu'ils assurent plusieurs services quotidiens. La confrérie est hiérarchisée. À sa tête, le vénérable doyen et le prévôt en activité, élu pour deux ans. Viennent ensuite les mayeurs et enfin les confrères. Sans oublier "le chéri", celui qui tient la chandelle de Saint-Éloi lors de la procession de septembre, "la procession à Naviaux". Naviaux signifie "navets", ces légumes utilisés par les charitables pour se protéger des maladies. Notons aussi qu'au mois de juin, les charitables de Béthune font le tour de la ville pour effectuer "la quête des petits plombs" qui est une distribution gratuite de petits pains.

La confrérie compte actuellement soixante membres, sans distinction d'âge, d'origine ou de profession et est faite de gens de tous les milieux. C'est ainsi depuis l'année 1188: à Béthune, riches et pauvres sont enterrés de la même façon, par les services gracieux de la confrérie des charitables.

envoyé de: Gérard LECLERCQ
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